!!!!Rappel de Cyber-courtoisie!!!!

Le facebook du petit monde de Maîcresse Lolita

vendredi 20 novembre 2015

Couple mixte, enfants et bonheur familial

Il y a bientôt 10 ans, je rencontrais celui qui allait devenir l'homme de ma vie, celui qui ferait de moi la mère de famille comblée, la maîtresse épanouie et la femme heureuse que je suis aujourd'hui. 

Pourtant, lui et moi sommes de cultures, de religions et d'éducations très éloignées, mais nous avons fait le pari d'un avenir où la mixité ne serait pas un problème, ni pour notre couple, ni pour nos futurs enfants.  

Quand je suis tombée enceinte de mon premier bébé, et même dès lors que nous l'avons désiré, des tas de questions ont émergé, du choix de son prénom à sa future vision de la foi.

Je dois admettre que ma propre foi a été mise à l'épreuve : mon grand père paternel était un musulman non pratiquant qui a épousé une fervente catholique, mes parents sont athées, mes grands parents maternels protestants... J'ai grandi dans un village où toutes mes copines faisaient leur catéchisme le mercredi, et ai choisi des études scientifiques qui longtemps m'ont conforté dans une vie où la foi ne pouvait s'envisager qu'envers l'homme, ses valeurs, et les sciences. 

Puis j'ai perdu des proches. 

Et j'ai lu.

Et j'ai vu d'autres horizons, d'autres personnes qui m'ont offert à voir une foi envers Quelque chose de plus grand, de réconfortant, qui faisait sens à ce moment là de ma vie.

Et puis j'ai rencontré l'Amour. 

Evidemment, lui qui a grandi là-dedans en a une toute autre vision, il est né avec, un peu comme un outil qu'il aurait toujours possédé, qu'il a appris à manier dès le plus jeune âge et dont l'usage était tout à fait naturel, bien qu'ayant aussi une réflexion vraie et profonde dessus quant à sa pratique propre, sa vision et ses attentes intimes. 

Alors quand ces 2 mondes a priori si opposés se rencontrent et s'aiment, quelle est la place de la religion dans le couple? Tout le monde a envie de savoir "qui" prend le dessus? Est-ce que je me suis convertie à l'Islam pour pouvoir l'épouser? Comment allez-vous faire pour les enfants? ...
Et ces questions sont tellement lassantes à la fin, parce qu'intimes, quand bien même je les entends, mais aussi parce que la récurrence de ces questions cache souvent une volonté d'influer sur notre quotidien, sur notre vie, et dans nos cœurs finalement, parce que l'amour ou l'amitié que nous portent ces gens les autorisent à vouloir rentrer dans le débat de la mixité que nous, nous mettons en oeuvre au quotidien. 

Alors je vais répondre. 

Je vais dire que je ne me suis pas convertie pour me marier, parce que je crois en Dieu, un seul et unique Dieu, et que cela suffit. Et parce qu'il est des Imams respectueux de cela, de ces choix, et qu'il a choisi de nous unir juste parce que nous nous aimons. 
Et je vais même vous dire que lorsqu'est venu le moment de "réclamer" ma dot, j'ai spontanément demandé 50 centimes (je n'y avais jamais réfléchi jusque là et c'était franchement le cadet de mes préoccupations) , et l'Imam a semblé interloqué. Puis a déclaré "Alors c'est bel et bien lui que vous épousez, vous ne le faites pas pour l'argent comme de nombreuses musulmanes pratiquantes que j'ai pu marier, et c'est tout à votre honneur" . 

Ensuite pour la question de "celui qui a le dessus", je voudrais dire : et chez vous? Y a-t-il quelqu'un qui porte la culotte? Y a-t-il quelqu'un qui cède à l'autre? Et bien moi je réponds oui et oui, et figurez vous que c'est lui ou moi tour à tour. Parce que pour nous c'est ça le couple, c'est une équipe dans laquelle le partage, l'entraide et le soutien sont plus forts que les faiblesses que nous traversons tous dans la vie, et nous les traversons plus forts à deux. Nul besoin de sentir quelqu'un s'incliner pour que l'amour s'exprime, non, j'admire mon mari, et (je crois qu')il m'admire aussi, il y a des domaines que j'aime maîtriser, et il en est de même pour lui, et souvent nous nous relayons sur ces même domaines, parce que c'est fatiguant parfois de porter à bout de bras, c'est une question de personnalité et de vision du couple, et non pas une question de soumission/domination ...la vie doit être bien triste dans les couples qui fonctionnent ainsi. 

Enfin pour les enfants, c'est une vaste question, et nous nous ajustons tous les jours sur ce sujet en fonction de ce que vivent et expriment les enfants. D'ailleurs hier, j'ai acheté ce livre à notre aîné de 7 ans.



Et je me suis délectée de ses réactions, parce qu'il est question d'un petit garçon dont le père est musulman et la mère catholique non pratiquante, invité chez ses copains athées...

Alors nous répondons que nos enfants ont (ou du moins en avons nous l'impression) la chance d'avoir à leur disposition 2 cultures différentes, opposées mais amies, éloignées mais réunies, et que l'amour peut tout. Nous voulons qu'ils puissent choisir la religion qu'ils auront envie quand ils seront en âge de choisir, qu'ils puissent en avoir les clés, les codes, et qu'ils aient eu à ce sujet une réflexion peut être plus poussée que ceux qui naissent avec (ces "ceux" là incluant autant mon mari que moi même) car ils l'auront choisie librement, en accord avec eux-mêmes.

Parfois mon mari me dit que s'ils deviennent athées, il aura l'impression d'avoir "échoué" dans son rôle de père. Et moi je ne suis pas tout à fait d'accord, parce qu'être père, c'est tellement plus que ça, ce sont toutes ces petites choses qu'il fait avec eux, les jeux et les cris qu'on entend à l'autre bout de la maison, les secrets dans l'oreille, les histoires, les chansons, les discussions qui durent qui durent, la complicité, l'amour, le respect, l'écoute....toutes ces petites choses qui font la grandeur du rôle de père et qu'il réussit tellement bien! 

Alors voila je ne suis pas tout à fait d'accord, parce que dans un couple on a le droit de ne pas être d'accord sur tout. Et on le respecte. (Il n'admettra jamais que l'homme descend du singe, et je continuerai de me faire des jambon-beurre à la pause déjeuner). Mais surtout, un enfant, ça grandit. 

S'ils choisissent d'être athées à 14 ans, peut être que comme moi, ils croiront en Dieu à 19. Peut être pas. Nous leur auront donné tout ce que nous avons pour qu'ils fassent leur choix en le maîtrisant et en toute conscience... Mais dans tous les cas, ils auront acquis les valeurs essentielles à nos yeux que sont l'amour, la foi, et le respect des différences.

Alors maintenant, de grâce, quand vous regardez les couples et les familles autour de vous, posez-vous une seule question : sont-ils heureux? Car n'est-ce pas là tout ce qui compte? 

 

6 commentaires:

  1. Alors en plus d'être une maîtresse extraordinaire ... Tu es aussi une femme et une mère extraordinaire ...ah j'oublie la cuisinière que tu es aussi .... Sans rire cela fait un bien fou de lire autant d'amour et de compréhension .....

    RépondreSupprimer
  2. c'est aussi une fille merveilleuse,je t'aime ma chérie

    RépondreSupprimer
  3. Magnifique ...
    Je vous souhaite beaucoup de bonheur et d'amour.
    Et je tiens à vous remercier pour votre partage sur les ressources CRPE. Je le passe pour la seconde fois et j'ai aussi trois enfants, et n'ai pas fait l'IUFM, l'ESPE etc ...
    j'espère vraiment l'avoir cette fois-ci. C'est un métier qui me tient tellement à coeur.
    Merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il faut y croire... J'étais tres peu sure de moi et j'ai réussi dans une academie pourtant difficile ! Nos enfants nous donnent la force de nous dépasser et cette expérience avec les enfants est un plus pour le metier ! Bientot un nouvel article sur mes conseils pour l'oral ;) Tres belle journee !!

      Supprimer
  4. Lolita, ton texte est très juste et très beau. Je fais partie de tes copines qui allaient au cathéchisme le mardi midi à l'école primaire. Et si, comme toi, j'ai réellement découvert Dieu à 19 ans, après de nombreuses lectures philosophiques et des études scientifiques, ce n'est pas du tout la lecture que m'en avait donné le catéchisme. J'ai des amis de toutes religions, la foi accrochée au coeur et l'amour de la Nature et de ce Dieu mystérieux qui fait la vie si belle. Aujourd'hui je suis sociologue, je travaille sur les retraites et la pauvreté et c'est la force de la liberté et de cette foi qui traverse les religions qui m'accompagne dans ce chemin très difficile. Merci de ton texte, que j'ai suivi par hasard du surf internet. Je te souhaite plein de bonheur dans ta vie, pour toi, ta famille et tous ceux que tu aimes et merci pour ton témoignage généreux qui me rappelle les souvenirs d'enfance de Beaumont où l'on allait jouer, dans la nature loin de l'Eglise. Bonne continuation! Marion

    RépondreSupprimer